L'évolution d'un pionnier de la robotique industrielle

Dans le domaine de la robotique industrielle, certaines marques ont profondément marqué l'évolution technologique, en repoussant les limites de l'automatisation. KUKA, entreprise d'origine allemande, figure parmi ces pionniers qui ont su conjuguer innovation, fiabilité et adaptation aux exigences industrielles les plus complexes. Cet article retrace l'histoire de la marque KUKA, depuis ses origines jusqu'à son statut actuel d'acteur mondial incontournable dans la robotique.

Les origines de KUKA

L'histoire de KUKA débute en 1898 à Augsbourg, en Allemagne, lorsque Johann Josef Keller et Jakob Knappich fondent une société spécialisée dans la fabrication d'équipements pour l'éclairage public et les maisons particulières. Le nom KUKA provient de l'abréviation de "Keller und Knappich Augsburg". À ses débuts, l'entreprise est loin de la robotique, mais elle pose déjà les bases d'une ingénierie de précision au service de l'industrie.

Au fil des années, KUKA diversifie ses activités, notamment dans les domaines du soudage, de l'air comprimé, puis de l'automatisation. Dès les années 1920, l'entreprise devient un acteur majeur du soudage électrique en Allemagne. Cette spécialisation va se révéler déterminante pour l'orientation future de la société vers l'automatisation industrielle.

La transition vers l'automatisation

Dans les années 1950 et 1960, KUKA prend un virage important en s'intéressant aux premières lignes de production automatisées. Elle conçoit des systèmes de soudage automatisés pour le secteur automobile, notamment pour Volkswagen, l'un de ses premiers clients majeurs. Ces installations mécaniques semi-automatiques posent les premiers jalons d'une automatisation plus poussée.

C'est dans ce contexte que KUKA commence à développer des équipements plus complexes intégrant contrôle électronique, coordination des mouvements, et communication avec les lignes de production. Cette étape prépare le terrain pour ce qui deviendra la spécialité de la marque : le robot industriel.

Naissance du premier robot industriel KUKA

En 1973, KUKA crée une révolution technologique en mettant au point le tout premier robot industriel à six axes, entièrement électromécanique, baptisé FAMULUS. Cette innovation fait date dans l'histoire de la robotique, car jusqu'alors, la plupart des robots industriels étaient hydrauliques, donc moins précis, moins flexibles, et plus difficiles à entretenir.

Le FAMULUS de KUKA offre une grande liberté de mouvement, une capacité de charge adaptée aux tâches d'assemblage, de manipulation et de soudage, et une précision qui permet de l'intégrer à des chaînes de production exigeantes. Ce robot marque le début de l'ère KUKA dans la robotique moderne, et pose les fondations de toute une génération d'automates industriels.

Développement technologique et expansion internationale

Dans les décennies suivantes, KUKA intensifie ses investissements en recherche et développement, et élargit sa gamme de robots. Des modèles de plus en plus puissants, précis et adaptés à des environnements spécifiques voient le jour. KUKA s'impose rapidement comme un leader dans l'automatisation des lignes de production automobile, avec des robots de soudage par points, de manutention et de palettisation.

Dans les années 1990, KUKA fait un pas décisif vers la modularité et l'ouverture logicielle avec le développement de sa propre plateforme de contrôle : KUKA Control Panel (KCP), suivie plus tard par le langage de programmation KRL (KUKA Robot Language). Ce langage devient un standard dans l'univers KUKA, permettant une programmation puissante et flexible.

L'entreprise se mondialise, avec l'ouverture de filiales aux États-Unis, en Asie et dans de nombreux pays européens. Elle équipe de nombreuses usines dans des secteurs variés : automobile, métallurgie, agroalimentaire, pharmaceutique, aéronautique.

Les robots KUKA dans l'industrie 4.0

Avec l'avènement de l'industrie 4.0, KUKA adapte ses technologies aux enjeux du numérique. Elle développe des solutions connectées, des interfaces intuitives, et des robots collaboratifs (cobots) capables de travailler en toute sécurité aux côtés des opérateurs humains. Le robot LBR iiwa, lancé en 2013, en est l'un des meilleurs exemples. Il intègre des capteurs de force dans chacun de ses axes, permettant une interaction physique directe avec les opérateurs.

KUKA investit également dans l'intelligence artificielle, la simulation numérique et les jumeaux numériques, afin de proposer des solutions flexibles, intelligentes et reconfigurables. Le logiciel KUKA.Sim permet de simuler les trajectoires, de valider les cycles de production et de réduire les temps de mise en service.

L'entreprise élargit ses domaines d'application à la logistique, à la médecine, à l'e-commerce, et à l'assistance aux personnes. Cette diversification illustre sa volonté d'être un acteur transversal de l'automatisation, au-delà des seules industries traditionnelles.

Acquisition et nouvelle orientation stratégique

En 2016, KUKA est rachetée majoritairement par le groupe chinois Midea, un conglomérat technologique très actif dans l'électroménager et l'automatisation. Cette acquisition fait l'objet de nombreuses discussions en Europe, en raison de la sensibilité stratégique de la robotique industrielle. Néanmoins, KUKA conserve une forte autonomie opérationnelle et poursuit son développement sous sa propre marque.

Ce rachat ouvre à KUKA de nouveaux marchés, notamment en Asie, et lui permet d'accélérer ses investissements dans la robotique de service, l'intelligence embarquée, et la modularité des lignes de production. La marque reste fortement implantée en Allemagne, avec son siège à Augsbourg, où se trouvent ses centres de recherche, ses laboratoires de test et son usine de production robotique.

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1898

Fondation de l'entreprise par Johann Josef Keller et Jakob Knappich à Augsbourg, en Allemagne.

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1920

KUKA devient un acteur majeur du soudage électrique en Allemagne, posant les bases de son futur en automatisation.

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1973

Lancement du FAMULUS, premier robot industriel à six axes entièrement électromécanique.

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1990

Développement de la plateforme KUKA Control Panel et du langage de programmation KRL.

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2013

Lancement du robot collaboratif LBR iiwa, conçu pour l'interaction directe avec les opérateurs.

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2016

Acquisition majoritaire par le groupe chinois Midea, ouvrant de nouveaux marchés en Asie.

Héritage, innovation et avenir

KUKA bénéficie aujourd'hui d'une reconnaissance mondiale dans le domaine de la robotique industrielle. Elle est perçue comme une entreprise à la fois innovante, rigoureuse et orientée vers l'utilisateur. Son approche intégrée, qui va du développement du robot à son intégration logicielle et à son application concrète, lui confère une maîtrise complète de la chaîne de valeur.

Son engagement dans les domaines de la cobotique, de la connectivité, de la modularité et de la sécurité continue d'alimenter sa croissance. En parallèle, KUKA reste fidèle à son héritage d'ingénierie allemande, en misant sur la qualité, la fiabilité et l'adaptabilité de ses solutions.

Les défis à venir sont nombreux : démocratisation de la robotique dans les PME, réduction des temps de mise en œuvre, programmation intuitive, cybersécurité industrielle, mais aussi développement durable et réduction de l'empreinte carbone des systèmes automatisés. KUKA entend jouer un rôle central dans cette transition, en fournissant des outils technologiques qui répondent aux nouveaux besoins des entreprises.

Conclusion

L'histoire de KUKA est celle d'une transformation continue, depuis un atelier de fabrication de lampes jusqu'à une multinationale leader en robotique industrielle. En s'appuyant sur plus d'un siècle d'expérience, sur une maîtrise technologique de pointe et sur une vision tournée vers l'avenir, la marque KUKA s'est imposée comme un acteur incontournable de l'industrie du futur.